Photographie – Vue

Vue 1, 2, 3, 4, 5, 6

photographies

2008

impression numérique sur papier

#1 / 44 x 70 cm
#2 / 44 x 70 cm
#3 / 44 x 70 cm
#4 / 44 x 70 cm
#5 / 60 x 47 cm
#6 / 60 x 47 cm

Œuvre produite avec le soutien du CNAP – Ministère de la Culture et de la Communication, aide à la première exposition, France.

Les photographies semble se composer de paysages désertiques, privés de toute présence ou trace humaine : terres arides ou suintantes, végétations énigmatiques, reliefs arrondis ou accidentés, au gré des érosions passées.

Regardant, scrutant – ici un détail, ailleurs une forme incongrue – la réalité de ces paysages n’apparaît que peu à peu, au fil du soupçon : ces panoramas sont de peau, ces terres sont de chair, ces ruissellements de sueur.

L’étonnant, cependant, est moins dans l’ingéniosité du dispositif et dans la parfaite illusion formelle qu’il génère que dans le fait qu’étonnement et questionnement perdurent à la levée du mystère. D’abord, après avoir scruté et dévoilé l’image, le spectateur est amené à interroger son propre regard, à questionner cet espace entre ce qui est donné à regarder et ce que l’œil avait d’emblée décidé d’y voir.

Surtout, dans un va-et-vient troublant, le regard se plaît ensuite à reprendre, à rebours, l’illusion première, à établir à l’envi une toponymie de ces peaux, une géologie de ces corps, à les rétablir dans leur dimension de paysages. Ainsi, paradoxalement, cette illusion, loin de restreindre et manipuler, affirme ici notre capacité à produire de l’imaginaire, des paysages mentaux.

— Hélène Ratéro, extrait d’un commentaire.